À bout de souffle, de coeur et d'idées,
On s'envenime mutuellement
D'un si subtil poison
Que l'agonie nous en semble délice.
À perdre ses repères,
À les vendre au plus offrant,
La raison s'est éclipsée
Et nous observe, moqueuse,
La honte au creux des mains,
Faire comme si plus rien,
Plus rien n'avait d'importance.
2014 avr. 15
L'homme vénéneux
Par Adrien Lambert
2014 avr. 14
Un jour de pluie, un jour sans vie
Par Adrien Lambert
Enivré par la plume
Par cette ivresse posthume
On couche des mots gênés
Trop sages atrophiés
D'une peine millénaire
Celle d'un frère, d'un père
Qu'en silence on maudit
De s'en aller aujourd'hui.
2013 oct. 21
Du souvenir à la chimère
Par Adrien Lambert
Si et pourtant tant
Qu’à la nuit tombée,
Une lueur d’espoir,
Un simple baiser,
Nous voilà enfants
D’un monde orphelin.
2012 avr. 3
Au carnaval !
Par Adrien Lambert
Et ces masques gravés
Pour mille et une nuits
De mille et une cicatrices,
Se cachent, apeurés,
Les enfants oubliés.
2012 fév. 21
La fable moderne
Par Adrien Lambert
Confondu par les bassesses
D’un quotidien tout en tristesse,
On se refuse ces larmes
Qui gamin et de crocodile
Guérissaient à moindre mal.
Délesté de tout repère
Ici le ciel, ici la terre,
On hurle en silence
L’impossible désarroi
D’une vie vouée à l’errance.
Déraciné et ailes arrachées,
On saigne, on s’aime,
Sans plus savoir vraiment
De l’être ou du paraître,
De qui des deux ment.
2012 fév. 15
L’inconnue du 9h12
Par Adrien Lambert
Elle n’était qu’une ombre
Une fille un peu trop sage
Qui derrière ses grands yeux
Sombre.
2012 janv. 10
L’attrape-pensées
Par Adrien Lambert
Quelques éclats de rires,
Un souvenir en morceaux
Et ton visage dans les débris.
2011 déc. 30
L’esprit-songe
Par Adrien Lambert
Je les entends parfois,
Comme d’incessants murmures,
Me conter en leur langue
Quelques fables éteintes
De princes et princesses
Dont l’écho enfantin
Est espoir de demain.
2011 déc. 28
Pour un regard
Par Adrien Lambert
Une folie des sens
Un piège en déguise,
Voilà la vengeance
D’une triste méprise.
On s’y doit de cacher
Une vérité mort-née,
Un importun fardeau
Qu’on traîne à contrario.
Les dés en sont alors
Jetés puis oubliés,
À la merci du sort
Et de nos cœurs brisés.
2011 sept. 21
Haïku
Par Adrien Lambert
L’enfant dans son lit
Rêve d’un jour n’être seulement –
Qu’oiseau dans son nid.
« billets précédents - page 3 de 67 - billets suivants »