In Between...

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2014 mai 18

Syndrome de manque

Les barricades
Oubliées
Les frères d’armes
Oubliés
Et tu t’étonnes pas si fier
Que ta victoire ait un goût amer
Quand un à un les rats
Reviennent au navire
Pour gouter un peu au pire
Se ronger les os
Et marmonner tout haut
Que déjà demain
Ils y retourneraient bien.

2014 mai 14

L’amer goût du renouveau

L’aube n’est déjà plus
Que ton sourire se fane
Entre deux sanglots
Deux éclats de larmes
Un monde à oublier
À reconstruire
Pour qui sait, un jour,
Par hasard se retrouver
Puis recommencer.

2014 mai 13

Vivons heureux, les vieux n’frons pas long feu

À s’entrecroiser
On s’apprend puis s’oublie
S’éprend puis s’enfuit
Entre deux s’aime
Mais toujours caché
Oh oui, caché,
Des uns comme des autres,
Surtout des autres.

2014 mai 12

L’ensorceleuse et son rituel

L’encens se consume, la chair palpite
Alors qu’elle te regard, amoureuse
Tel le plus simplet des hommes
Rougir sans honte aucune
Le corps plié par cette flamme
Qui de tendresse te dévisage.
L’encens se consume, la chair crépite
Alors qu’elle fredonne, innocente,
Quelques mots interdits
D’une langue inconnue
Un chant impromptu
Pour un sacrifice opportun.
L’encens se consume, la chair calcine
Alors qu’elle danse, transie,
Au pied de ta carcasse
Fumante d’incompréhension
Pour ce qui n’aurait dû être
Que le simple baiser
D’une inconnue en robe longue.

2014 mai 7

Viens-donc goûter à mon bûcher!

J'écume les horizons
Friand du moindre poison
Du plus subtil incendie
Magie entre mes mains
Pour un instant, un matin,
Brûler à l'unisson
Nos plus folles envies.

2014 avr. 30

Un apparat de choix

Des hauts, des bas,
J'en ai connu, j'en ai voulu
À m'en tordre les lèvres
Pour vomir un sourire
Un dernier et puis stop
S'arrête et recommence
La valse des traits figés.

2014 avr. 28

Coupé du monde

Je ne veux pas vous parler des saisons
Ni de mes raisons
Mais juste de ce jour un peu fou
Où je me suis enfin décidé
À vous tordre le cou.

C'était peut-être un lundi
Un jour de Novembre
Peut-être de pluie
Qui dans mes mémoires
Sombre.

Posée contre votre hache
Ma tête roulait déjà
Alors qu'une dernière fois
Je vous murmurais en lâche
Pourquoi moi?

2014 avr. 27

Ma petite

Veines écartées
Et jambes saignées
Elle s'offre esseulée
À la tombée des nuits
Parfois des nues
Parfois nue
Aux pathétiques pantins
Qui d'une pulsion éperdus
Se prennent pour les rois
De ce corps abimé
Tombeau de tant de cris
Qu'on n'entend plus
Ne voit plus
Mais qui toujours déchirent
La nuit comme les cœurs
En deux
Simplement en deux.

2014 avr. 23

La rengaine du cheval à bascule

Quelques morceaux de vie
Pour l'éloge à peine travesti
D'une utopie décriée,
Un rêve à enfanter
Qu'on meurt pourtant en silence
Si loin,
Si loin de nos enfances.

2014 avr. 22

L'harmonie s'épuise

Cosmopolites et troglodytes
Il y a ces voix dans ma tête
Ces petits mots de travers
Qui n'en suggèrent pas moins
Et qui au son des violons
Me font tourner rond.

Elles chantent, chantent, chantent,
Têtues entêtantes
Une douce mélancolie
Pour un bien triste paradis.
J'y vois des visages oubliés,
Des fresques effrayées
De parfaits inconnus
D'un temps révolu.

Reine d'un passé mensonger
La larme quant à elle hésite
À s'étoiler, vaincue,
Au creux de tes yeux
Ou à s'éteindre, muette,
Le long de tes joues rosies.

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