Frêle comme la pluie
Douce comme l’ennui
Elle joue et rêve
D’interdits et
De pommes croquées.
2011 mai 1
La vertu est maladie
Par Adrien Lambert
L’angoisse se libère
À la pointe de la plume,
Rapière à ses heures,
Corrompue et assoiffée
D’un sang, d’un seul,
Fera payer l’innocent
Dont les mains mensongères
Magnifient nos vices,
Souillent nos égos
Et violent nos femmes.
2011 avr. 26
Se retourner dans son outre-tombe
Par Adrien Lambert
À rayer les planchers
On ne s’entend plus penser
À autre chose qu’à soi
Et à ces pâles émois
Qu’on surprend avant l’âge
Promettre monts et carnages -
Évidence post-mortem
Qu’on a que ce que l’on sème.
2011 avr. 13
Le sein-homme
Par Adrien Lambert
Aux gorges brûlantes,
Délice de l’amante,
On y risque ses envies,
Sa croûte et sa mie
Pour l’amour d’un soir,
Princesse sur son perchoir.
2011 avr. 12
On était deux à être moi
Par Adrien Lambert
J’envie mon reflet,
Cet être solitaire
Qui vit dans mon ombre
Mon monde à l’envers,
Mes envies, mes chimères,
Destructives à l’excès
Chaque jour un peu plus fort
Son cœur bat et je meurs,
Alter-ego en perdition,
Condamné à mon tour,
Dans l’indifférence obligée,
À devenir reflet.
2011 avr. 7
Un jour sans toi
Par Adrien Lambert
Des lignes à briser
Un cœur mis à nu
Pillé en moitié
Me parle tout bas,
Il était une fois.
2011 avr. 6
Home
Par Adrien Lambert
Encore en translation
Du levant au couchant
Toujours le même mouvement
Qu’on mime sans conviction
Jusqu’à pouvoir un soir
Clamer au monde entier
Qu’on a enfin trouvé
Un foyer.
Du levant au couchant
Toujours le même mouvement
Qu’on mime sans conviction
Jusqu’à pouvoir un soir
Clamer au monde entier
Qu’on a enfin trouvé
Un foyer.
2011 avr. 5
Amnésie du détail
Par Adrien Lambert
Posé sur sa branche
L’oiseau observe
Un œil ouvert
Un œil fermé
Incrédule endormi
L’homme à ses côtés
Aveugle et têtu
Bourreau et sa hache
Bien trop occupé
À couper
À trancher
Pour enfin s’apercevoir
Qu’il se tenait alors
Lui aussi
Sur la branche sciée.
Un coup d’aile et s’envole,
L’oiseau qui rigole…
2011 avr. 4
Les ombres de l’aube
Par Adrien Lambert
Des silhouettes incarnées
J’en ai vu, j’en ai rêvé,
Des corps du bout des doigts
Qu’on touche avec émoi
Des femmes sans visage
Qu’on couche un peu trop sage
J’en ai eu, j’en ai aimé,
Des silhouettes à mes côtés.
J’en ai vu, j’en ai rêvé,
Des corps du bout des doigts
Qu’on touche avec émoi
Des femmes sans visage
Qu’on couche un peu trop sage
J’en ai eu, j’en ai aimé,
Des silhouettes à mes côtés.
2011 mar. 29
Vivons, vivons cachés
Par Adrien Lambert
Du haut d’ses trois pommes,
Comment lui faire comprendre
Pourquoi l’étoile,
Pourquoi les camps,
Pourquoi grand-père ?
J’ai voulu lui expliquer
Mais ses larmes l’ont emporté.
J’ai voulu lui expliquer
Mais elle a refusé,
Elle a crié « Non »,
Un « Non » d’enfant dans un monde de grands.
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