Mon corps s’est usé,
Mon cœur a cessé
De battre le sang
Qu’on crache à la gueule
Des autres
Ceux qui n’en peuvent plus
Ceux qui ne savent plus
Ce que c’est qu’une horloge
Dont il ne reste plus que les aiguilles
Qui percent la peau
A grands coups de poison
Et d’assauts frénétiques
Comme l’amant perdu
Parmi tant d’autres
Tant d’autres qui mentent
A la sueur des corps
A la lueur des bougies
Et du râle de la petite mort
L’agonie d’un cercueil
Crève dehors !
Et crève dedans !
Comme les enfants de l’hiver,
Les fils dont personne ne veut
Meurs de froid !
Meurs de faim !
Les berceaux étouffés
Pleurant devant les chaumières
Devant les Cendrillons en devenir
Gavées aux contes de fées
Estampillés « bonheur garanti »
Au bout d’un tunnel sans fin
De princes pas si charmant
Et d’une morale blessée
Par tant d’absurdités
Que même mon chat
En est écœuré
A n’en plus pouvoir marcher
Sous les nuages des usines
Quand le ciel n’est plus là
Que les étoiles miaulent d’impatience
Et que moi j’espère
Que demain,
Peut-être,
Tout rentrera dans l’ordre.