Je regarde l'ogre aigri sans remord qui me dévisage sans figure de son œil cyclope. Il dévore mes pensées de ses crocs invisibles et faux-semblants. Prétendant me torturer, il retourne le chemin entre lui et moi et s'approche de loin. Je reste de marbre et d'or face à l'imposture du géant en robe de saint. L'œil unique multiplie les affronts et s'égare à la recherche des douves de mon fort intérieur. Il espère pénétrer l'enceinte peu farouche et dérober les joyaux de mes boyaux. Ni dupe ni taupe, je rumine mon impatience confuse et confite dans ma déconfiture. L'érection de mon insurrection survient en amont de ses fourberies en escarpins. Dansant sur des pieds d'argile, le colosse titube et tombe en terre. Le fracas m'interroge en mille au cœur du centre. Les débris brident mon imagination, ils obscurcissent le paysage à mes yeux étourdis. En proie au déluge divin du malaise, j'ordonne à me sens d'obéir d'une seule voix. Mais l'écho proteste et refuse d'un air grave et humble. Il triche aux As, détrône le roi, gagne la reine et pique au cœur. Sans trèfle de plaisanterie et sur le carreau, je ne répond plus, ni de, ni à rien. Laissez-moi dans ma confusion à profusion. Il fait si bon y ramer à contre-courant de pensée. Pourvu que jamais ne s'éteigne cette teigne de bougie qui rugit écarlate d'un signe de sang-équivoque.